Mille milliards de rands, soit environ soixante-dix milliards d'euros, voilà le coût de l'ambitieux programme nucléaire initié au début de la décennie par le président Jacob Zuma. Celui-ci voulait construire six à huit réacteurs pour une capacité de 9 600 mégawatts.
Dans l'esprit de l’ex-chef d’Etat, il s'agissait de faire face aux besoins croissants de l'économie sud-africaine et de diversifier la production d'électricité, issue à 90 % de coûteuses et très polluantes centrales à charbon.
Mais le projet avait fait l'objet d'une intense lutte avec une partie de l'opposition et surtout avec certains membres de l'ANC, le parti au pouvoir, dont l'influent Cyril Ramaphosa. Désormais à la tête du pays, Ramaphosa n'a pas tardé à enterrer le projet au nom du réalisme économique. « Nous n'avons pas l'argent nécessaire », disait-il dès janvier 2018.
Officiellement mis entre parenthèse, le projet nucléaire risque d'y rester longtemps, l'Afrique du Sud s'étant lancée vigoureusement dans les énergies renouvelables et les turbines à gaz. L'Afrique du Sud est le seul pays africain à disposer de réacteurs nucléaires, ceux de la centrale de Koeberg, construits par la France entre 1984 et 1985. Mais l'Egypte et le Nigeria ont des projets déjà avancés, par le constructeur russe Rosatom.