La délégation érythréenne composée d'Osman Saleh, ministre des Affaires étrangères, et de Yemane Gebreab, conseiller spécial du président, a été accueillie en grande pompe à l'aéroport d'Addis-Abeba par le nouveau Premier ministre éthiopien Ahmed Abiy. C'est lui qui a initié ce réchauffement bilatéral au début du mois.
Ahmed Abiy, qui a engagé des réformes sans précédent dans le pays, a également annoncé sa volonté de mettre fin au conflit avec son voisin en respectant l'accord de paix de 2002 qui prévoit un nouveau tracé de la frontière. Le président érythréen Issaias Afeworki a répondu aux « signaux positifs » d'Addis-Abeba le 20 juin dernier en annonçant la visite de cette délégation.
Ce mardi après-midi, le porte-parole du ministre des Affaires étrangères de l'Erythrée déclarait avec optimisme « lorsque nous ferons la paix, cela bénéficiera à toute l'Afrique de l'Est ». Au cours du dîner au Palais national, le Premier ministre ethiopien Ahmed Abiy a à son tour affirmé que la paix entre les deux pays apporterait de nombreux bénéfices à la Corne de l'Afrique, notamment commerciaux.
Inimaginable il y a encore quelques semaines, cette visite ne reste toutefois qu'un premier pas vers la réconciliation... Car si la décision du Premier ministre éthiopien de tourner la page du conflit frontalier a été saluée par la communauté internationale, elle a été accueillie avec défiance par une partie de la population.