Tchad: début du procès du gouverneur de Doba

A N'Djamena, le procès de l’ancien gouverneur du Logone oriental Adam Nouki Charffadine et des responsables de la gendarmerie de cette région a débuté vendredi 22 juin. Relevés de leurs fonctions et poursuivis pour destruction de biens, rébellion, discrédit sur une décision de justice, empiétement sur les fonctions judiciaires, outrage à magistrat et attentat à la liberté suite à une fusillade au tribunal de Doba fin mai, ils devront attendre mardi pour donner leur version des faits.

La cour du palais de justice était noire de monde ce vendredi. En plus du personnel judiciaire et des journalistes, de nombreux curieux sont venus assister au procès de ces autorités qui ont fait tirer sur un avocat et ses clients libérés par la justice. L’ancien gouverneur est lui arrivé seul, dans un 4x4 privé.

A l’ouverture de l’audience, la partie civile pointe l’incompétence de la Cour. Les faits reprochés relèvent d’une Cour criminelle, plaide-t-elle. Pour la défense des accusés, c’est à Doba, lieu de l’infraction, que devrait se tenir le procès. Le tribunal demande à se retirer puis revient en fin d’après-midi pour rejeter les demandes.

La Cour se dit compétente et demande aux parties de revenir mardi 26 juin pour les plaidoiries et les réquisitions du procureur. En attendant, l’ancien gouverneur et ses cinq compagnons doivent repartir à la maison d’arrêt où ils sont en détention depuis ce mercredi.

Le gouvernement réfute toute impunité

Après l’arrestation puis l’inculpation, la veille, du gouverneur de Doba et d’autres responsables militaires de cette ville du sud-est, la crise qui paralysait le secteur judiciaire depuis un mois a ainsi pris fin, jeudi 21 juin. Les professions libérales judiciaires et les magistrats ont décidé de mettre un terme à leurs mouvements de grève respectifs.

Joint par RFI, Djimet Arabi, ministre tchadien de la Justice, se dit satisfait par cette décision. Il réagit également aux accusations des magistrats concernant les raisons qui expliquent la multiplication des cas de violences contre eux.

« Je suis ravi que les professions libérales judiciaires aient décidé de reprendre le travail parce que, comme je l’ai dit, les recommandations contenues dans le rapport de la mission d’inspection ont été exécutées », a-t-il souligné.

Sur le fait que le Syndicat des magistrats parle de regain de violence contre les magistrats depuis quelque temps et qu’il l’explique par l’impunité dont jouissent les responsables de tels actes, depuis longtemps, Djimet Arabi réfute toute impunité pour ces responsables de tels actes.

« Je ne pense pas qu’il y a eu impunité quelque part. Depuis que je suis responsable du ministère de la Justice, toutes les dispositions ont été prises pour que, chaque fois qu’il y a eu des violences faites au personnel judicaire, les responsables puissent répondre de leurs actes », a précisé le ministre tchadien de la Justice.

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