Beaucoup de Gambiens ressentent un mélange d'indignation et de tristesse, comme l'activiste et avocat Salieu Taal, créateur du mouvement #GambiaHasDecided (« La Gambie a décidé ») : « Je suis totalement atterré. Je pensais que la Gambie avait vraiment décidé de changer. J'espère que le président va prendre des actions rapidement et que le message envoyé sera clair : aucun policier n'est autorisé à utiliser une force disproportionnée contre les citoyens en toute impunité. »
Contrairement à l'ancien régime de Yahya Jammeh, la société civile peut désormais faire entendre sa voix. L'Institut pour les droits de l'homme et le développement en Afrique (IHRDA) et son directeur, Gaye Sowe, ont été parmi les premiers à réagir et à demander une enquête. « On doit rappeler à l'Etat ses responsabilités, déclare Gaye Sowe. Et quand on parle d'enquête, on veut qu'elle soit transparente, efficace, et surtout qu'elle débute très vite. »
Un journaliste qui couvrait la manifestation a aussi été arrêté et détenu plusieurs heures sans motif. Emil Touray, président du syndicat des journalistes, s'en alarme : « Nous nous inquiétons que les forces de sécurité continuent à agir comme sous le régime de Jammeh. Le syndicat des journalistes va œuvrer pour que la lumière soit faite sur la façon dont Pa Madou a été traité par les policiers. »
L'incident de Faraba intervient alors que le nouveau gouvernement travaille sur sa réforme promise du secteur de la sécurité.