Ils sont en désaccord sur le fond : sur l'aspect soi-disant illégal du référendum comme sur l'institution apte à l'arbitrer. Pourtant, c'est surtout sur la forme que les deux vice-présidents fidèles au chef de l’État se sont indignés. Rien ne laissait présager, selon eux, ce virage à 180° du représentant de Grande Comore.
Il a été question de confiance trahie et de procédé choquant. « Les problèmes de famille se règlent en famille. Toute personne qui les déballe à l'extérieur ne fait plus partie de la famille », a asséné Moustadroine Abdou, le vice-président originaire d'Anjouan. « C'est tout à fait normal. Peut-être qu'il a été assez intelligent pour savoir que nous n'allions pas soutenir des idioties. Son discours est insensé, même pas inapproprié. Il est parti de son côté, nous, nous sommes restés dans le gouvernement. Je ne sais pas où il veut aller. Il est perdu dans la nature. Nous allons continuer dans tout ce que nous avons entrepris et puis j'espère que nous réussirons. L'avenir nous le dira. »
Abdallah Saïd Sarouma, le vice-président représentant Mohéli, a quant à lui signalé : « Il y a eu des mésententes jusqu'au plus haut sommet de l'Etat par le passé, elles donnaient lieu à des rumeurs et bruits de couloir. Mais jamais, en 38 ans de carrière politique, je n'avais vu un vice-président comorien se retourner publiquement et officiellement contre son président en exercice. » Ahmed Saïd Djaffar est néanmoins attendu sans problème au Conseil des ministres ce mercredi.