Lundi, les plus hautes autorités du pays leur avaient promis que toutes leurs revendications allaient être mises en œuvre très rapidement. Trois jours après, avocats, huissiers et notaires estiment que cela n'a pas été le cas, sauf pour la première qui concerne le limogeage des autorités administratives et militaires impliquées dans cette affaire.
Ils ont donc décidé de faire encore plus pression sur le pouvoir en passant à une grève illimitée, explique le secrétaire général de l'ordre des avocats, Me Jean Sirina : « Nous avons décidé de durcir notre mouvement, d’une part parce que les autorités dont nous avons demandé la traduction devant la justice ne sont pas jusqu’à ce jour traduites». Et l'avocat de citer le cas de l'une des personnes relaxées le 22 mai sur décision de justice et immédiatement reprise par les autorités. « Qu’il soit mis immédiatement en liberté ! », lance maître Jean Sirina.
Le ministre tchadien de la Justice a fait part de son incompréhension, d'autant dit-il que les revendications des professions libérales judiciaires coïncident exactement avec les recommandations d'une commission d'enquête qui vient de séjourner à Doba.
« Nous sommes surpris par cette revendication. Nous avons reçu à deux reprises les représentants de cette profession libérale, avec qui on a vraiment discuté, donné des garanties par rapport à l’exécution de ces recommandations », estime Djimet Arabi.
Le garde des Sceaux tchadien les appelle à la reprise du travail, mais les professions libérales judiciaires tout comme les magistrats tchadiens ne veulent pas en démordre.