Magistrats, avocats, huissiers et notaires sont en grève depuis près de deux semaines. Ils protestent contre l’agression à Doba dans le sud du pays d’un avocat et de ses clients, selon eux par des forces de l’ordre. Le mouvement qui a démarré à Doba s’est rapidement étendu à tout le pays.
Mercredi le gouvernement a annoncé le limogeage du gouverneur de cette région, que les magistrats accusent d’être responsable de cette agression. Pour maître Jean Sirina, secrétaire de l’Ordre des avocats, joint au téléhone par RFI, ce limogeage est un premier pas mais n’est pas suffisant.
« Monsieur le gouverneur est aujourd’hui démis de ses fonctions. Mais il reste la prochaine étape : qu’il soit mis à la disposition de la justice pour répondre de ses actes. Notre confrère qui a fait l’objet de fusillade avait défendu et obtenu la relève de ses clients. Il s’est donc rendu à la maison d’arrêt de Doba pour les libérer. Et c’est une fois que ces derniers ont été libérés que des hommes en tenue se sont mis à leur tirer dessus.
Nous apprenons plus tard que Monsieur le gouverneur avait instruit le régisseur de ne pas les libérer. Nous avons donc déposé plainte pour tentative d’assassinat sur la personne de notre confrère. C’est un acte assez grave, qui ne peut pas passer inaperçu... Il est démis de ses fonctions - d’accord -, mais encore faut-il qu’il réponde de ses actes devant la justice ».