Sur les quatre propositions de la présidence, deux concernent directement la fonction publique. Le gouvernement s'engage à signer à partir de maintenant des arrêtés d'avancement et de reclassement des fonctionnaires. Mais comme le pays est toujours en crise, ces arrêtés ne seront exécutés financièrement qu'à partir de 2019.
Deuxième proposition, et c'est sans doute la plus importante, le pouvoir tchadien propose aux fonctionnaires des compensations en nature pour les primes et indemnités prélevées sur leurs salaires depuis début 2018. Qu'est-ce qui se cache derrière ce mot ? Rien de précis n'a été dit pour le moment, mais il y a environ 25 ans et dans des circonstances similaires, le gouvernement tchadien leur avait distribué des terrains à bâtir.
Les deux dernières propositions concernent la gouvernance et l'assainissement des finances publiques, comme pointé par les syndicats. Le pouvoir propose de mettre en place une équipe mixte chargée de nettoyer certaines régies tchadiennes, comme celle chargée de payer les salaires des fonctionnaires et il promet d'accélérer l'audit des diplômes.
Des propositions rejetées en bloc par les syndicats
L’assemblée générale de ce mercredi avait pour objectif de soumettre aux travailleurs les propositions du cabinet de la présidence de la République. Mais la réunion a été très courte. Les travailleurs n’ont rien voulu entendre.
« Le gouvernement dit qu’à partir de maintenant, il est prêt à signer les avancements et les reclassements, il est prêt à accélérer l’audit les diplômes et il voudrait faire la compensation, c’est-à-dire le remboursement en nature, et encore une équipe syndicale du ministère des Finances pour essayer de faire le toilettage des régies financières particulièrement à la solde. Toutes ces propositions ne sont pas nouvelles et les travailleurs les ont entendues plusieurs fois déjà. Leur problème maintenant est le paiement de leur salaire intégral », explique Barka Michel, porte-parole de la plateforme syndicale revendicative.
La délégation des syndicalistes avait rendez-vous mercredi après-midi avec le cabinet de la présidence de la République pour rendre compte de la position des travailleurs qui, finalement, n’a pas évolué depuis le début de la semaine. On s’achemine vers un enlisement seulement trois mois après la suspension de la longue grève qui a paralysé le secteur public en début d’année.
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