Les syndicats de la fonction publique tchadienne se félicitent d'un mouvement très suivi en ce premier jour de grève : les écoles, les hôpitaux ont été paralysés, l'administration elle fonctionnait au ralenti, assure leur porte-parole, Michel Barka.
Les grévistes exigent du pouvoir tchadien qu'il honore sa promesse du 14 mars de rétablir le salaire « intégral » dès la fin de ce mois, arrachée à l'époque après quelque deux mois de grève générale. Et ils rappellent que le président tchadien Idriss Déby s'était engagé personnellement sur ce point.
Mais voilà, le Tchad fait toujours face aux mêmes problèmes économies. Le président Déby a donc réuni il y a quelques jours les principaux leaders syndicaux pour leur annoncer que l'Etat n'était pas en mesure de tenir sa promesse, mais qu'en plus les prélèvements sur salaire allaient continuer jusqu'à la fin de l'année.
Coup de colère des fonctionnaires tchadiens qui estiment avoir été floués, surtout qu'ils disent avoir l'impression d'être les seuls à payer pour la mauvaise gouvernance et la corruption qui gangrènent le pays. Les syndicats parlent de prélèvement d'au moins 30 % des salaires depuis janvier. Ils ont donc décidé de reprendre le bras de fer avec le pouvoir dès ce matin.
Côté pouvoir, Madeleine Alingué la porte-parole du gouvernement assurait hier soir sur RFI que le gouvernement tchadien « respectera ses engagements », avant de souligner que le sacrifice consenti n'est « ni un caprice ni la volonté d'une personne », mais il faut le relier à la passe très difficile que traverse l'économie de ce pays.