« C'est un cauchemar », dit Edmund Yakani qui représente l'une des organisations de la société civile sud-soudanaise. Car l'IGAD a choisi de prendre son temps avant d'examiner les différentes propositions et non de poursuivre la négociation dans la foulée. C'est aussi ce que pense Michael Makuei Lueth, ministre de l'Information du gouvernement sud-soudanais. « Le fossé entre nous s'est réduit désormais. Quand il y a un élan, il ne faut pas le perdre. Une fois qu'il est perdu, tout est à recommencer », regrette-t-il.
Le principal mouvement d'opposition, celui de Riek Machar, rejette l'accord proposé par l'IGAD. « Quel que soit le communiqué, le document publié par l'IGAD, on y retrouve toujours la voix du gouvernement parce que le gouvernement est à la fois joueur et arbitre », dénonce Mabior Garang du SPLM-opposition. Car le gouvernement siège dans l'organisation sous-régionale. Une autre coalition d'opposition demande à ce que les deux leaders principaux, Salva Kiir et Riek Machar, laissent la place pour aider à une solution.
Julet est l'une des 9 réfugiés qui ont pris part aux négociations – une première. Elle est déçue mais lance un appel : « Nous supplions vraiment nos leaders de se serrer la main, faire des compromis et se pardonner les uns les autres afin d'assurer le retour de la paix au Soudan du Sud ». Les représentants de la troïka – Etats-Unis, Royaume-Uni, Norvège – appellent, eux, l'IGAD à sanctionner ceux qui entravent le processus de règlement du conflit.