Aux dires d'un observateur de ces négociations, le pessimisme est le sentiment dominant. Officiellement, ce forum de haut niveau est sensé revitaliser, selon le terme officiel, l'accord de paix signé en 2015. En décembre dernier, la première étape a été franchie avec la signature d'un cessez-le-feu, mais il n'a jamais vraiment été respecté même si les institutions internationales évoquent une baisse du niveau général de la violence.
En février, la deuxième partie de ce forum avait pour objectifs la gouvernance – donc le partage du pouvoir – et les questions sécuritaires, notamment la future armée unifiée du plus jeune Etat du monde. Mais les blocages sont tellement forts que l'IGAD a repoussé le forum. Début mai, les Sud-Soudanais se sont retrouvés en tête à tête à Addis-Abeba. Puis le forum a repris jeudi dernier, sensé finir lundi soir mais prolongé de deux jours. Le temps pour l'IGAD de sortir de son chapeau ce projet d'accord qui tente de trouver un juste milieu.
Une source du principal mouvement de l'opposition, le parti de Riek Machar, confie que certains points restent compliqués à avaler. « Les oppositions et le gouvernement ont-ils réellement envie de faire la paix ? » s'interroge un observateur. Pour la première fois les 2,5 millions de réfugiés ont des représentants qui ont pris la parole ce mardi. Leur discours était émouvant. Mais de là à mettre d'accord les frères ennemis du pays, il y a un énorme pas.