Le salon Viva technologies étant cette année tourné vers l'Afrique, la venue du président rwandais était totalement justifiée, explique-t-on dans l'entourage d'Emmanuel Macron. Car Paul Kagame est un des leaders de l'innovation sur le continent, juge une source élyséenne.
Dans ce cadre, ce dernier déjeunera ce mercredi midi avec plusieurs acteurs de premier plan du numérique, dont Mark Zuckerberg, le patron de Facebook, avant de déambuler demain avec Emmanuel Macron dans les travées de ce salon consacré au numérique.
Mais ce ne sont pas seulement les questions d'innovation qui ont motivé la venue de Paul Kagame. Ce dernier a surtout fait le voyage pour rencontrer son homologue français cet après-midi en tête à tête. Le symbole est fort, l'entretien aura lieu à l'Elysée où le président rwandais n'a plus remis les pieds depuis septembre 2011.
L'Union africaine au menu
Plus que d'innovation, les deux hommes devraient parler de l'Union africaine dont Paul Kagame est le président en exercice depuis janvier. A ce titre, il porte deux réformes sur le financement des opérations de maintien de la paix et sur l'Union africaine qui intéressent l'Elysée.
Autre sujet qui devrait être abordé cet après-midi : l'éventuelle candidature de Louise Mushikiwabo, la ministre rwandaise des Affaires étrangères, à la tête de l'Organisation internationale de la francophonie (OIF). Une candidature visiblement bien perçue par l'Elysée et dont l'objectif est de faire revenir le Rwanda dans la sphère d'influence française.
Pour le responsable Afrique de la FIDH, la Fédération internationale des ligues des droits humains, Florent Geel, il faut que cette visite soit l'occasion pour Emmanuel Macron de réaffirmer les valeurs de la France, comme de la francophonie. « Cette rencontre avec le président Kagame demeure pour Emmanuel Macron très clairement un test, affirme-t-il. Il est important de pouvoir défendre les valeurs de démocratie, de respect des droits humains sans donner des leçons à tout le monde mais en essayant de les respecter soit même, la France en premier lieu. Aujourd’hui, on ne peut pas dire que le Rwanda remplisse les garanties de démocratie qui doit être portée par l’Organisation internationale de la francophonie ».