Pour Florent Geel, le directeur Afrique de la FIDH, les pressions sur la société civile sont multiples. « La condamnation de Germain Rukuki, trois ans après le déclenchement le 25 avril 2015, de manifestations contre le 3ème mandat de Pierre Nkurunziza, représente un sinistre anniversaire et illustre clairement la volonté des autorités de faire taire à tout prix les défenseurs des droits humains au Burundi», explique à RFI ce spécialiste de l'Afrique.
Une condamnation très révélatrice de la situation actuelle selon lui. «... La plupart des défenseurs des droits de l’Homme ont dû fuir très tôt le pays pour, justement, éviter ce type de condamnation ou tout simplement pour éviter cinq balles dans la peau, puisque ça a été des tentatives, aussi, d’assassinat à l’encontre de certains.
D’autres ont disparu puisque, par exemple, la trésorière de notre organisation, membre de la Ligue ITEKA, Marie-Claudette Kwizera, qui a été enlevée le 13 décembre 2015 par des agents du SNR - le Service national de renseignement -, n’a toujours pas réapparu. Donc, elle est toujours portée disparue, comme des centaines d’autres Burundais et Burundaises ».
Défendre les droits de l'homme actuellement au Burundi, c'est une mission à haut risque conclut Florent Geel. « Hier et aujourd’hui, en tout cas c'est ça être défenseurs des droits de l’Homme, sous la présidence de Pierre Nkurunziza: c’est être condamné à l’exil, être condamné à disparaître, être condamné à 32 ans de prison ».