Alain-Aimé Nyamitwe serait puni. Puni d'avoir laissé se dégrader l'image du Burundi sur la scène internationale. Son frère Willy, conseiller de Nkurunziza, n'était plus depuis des mois lui, en odeur de sainteté. Alain-Aimé et Willy Nyamitwé, deux responsables intelligents, dit-on, avec qui il était possible de dialoguer.
Or, Alain-Aimé Nyamitwe est remplacé par Ezéchiel Nibigira, l'ancien patron des Imbonérakuré, la ligue des jeunes du parti CNDD-FDD. Pour l'ONU cette ligue est une milice. La diplomatie burundaise se donne un autre visage: Ezéchiel Nibigira est, assure-t-on, un homme arrogant, un « dur ».
Les poids lourds du gouvernement restent en place : le ministre de la Sécurité publique, le général Alain-Guillaume Bunyoni, le véritable numéro 2 du régime ; le ministre de l'Intérieur Pascal Barandagiye ; et la ministre de la Justice, Aimée-Laurentine Kanyana. Trois ministres clefs pour l'organisation, l'administration et la sécurité du référendum du 17 mai. « L'image de Bujumbura à l'international est une catastrophe. Ce remaniement est comme pied de nez. C'est un message inquiétant à la veille du référendum », analyse un diplomate.
La police a arrêté huit « criminels » ayant selon elle prévu de perturber « par les armes » le référendum constitutionnel du 17 mai.