16 000 fcfa les 10 kilos de haricots, contre 10 000 en temps normal. Sur le marché de Bunia, les prix ont flambé et les vendeuses comme Esther ont du mal à s'approvisionner. « Il n'y a plus assez de marchandise. C'est à cause de la guerre. Ceux qui cultivaient le haricot à Djugu sont maintenant des déplacés. Ils ne peuvent plus cultiver. Alors les prix augmentent », explique-t-elle.
Thérèse, mère de famille, n'a plus les moyens de nourrir ses enfants comme avant. « J'ai remplacé les haricots par des légumes. Des feuilles de manioc, des feuilles de courge. Les enfants en mangent car il n'y a rien d'autre mais ils ne sont pas rassasiés », déplore-t-elle.
A en croire un revendeur, la crise pourrait durer, car même les déplacés qui commencent à rentrer chez eux cultivent la peur au ventre. Résultat : en 2018 la plupart des champs n'ont pas été semés. « Comme il manque la sécurité, l’activité n’est pas comme auparavant », détaille Lajoua Kango.
Même constat, du côté des vendeurs de poissons. De nombreux pêcheurs du Lac Albert ont fui vers l'Ouganda et pour acheminer le poisson disponible, les motos taxis demandent deux fois plus d'argent qu'autrefois. « Avant c’était cinq dollars le transport, maintenant c’est dix dollars car sur la route il y a beaucoup de risques », affirme un vendeur de poisson.
L'inspecteur provincial de la pêche et de l'agriculture tire la sonnette d'alarme. IL dit craindre une pénurie alimentaire dans les prochains mois.