Au lycée Koli Kori de Fataki, la cloche retentit à nouveau, mais dans les salles de classe les rangs sont encore clairsemés. « Nous avons seulement 25 élèves, confirme Soeur Odette, la responsable de l’établissement. Normalement, il y en a 165. Ce n’est donc même pas encore la moitié ».
A l'étage, dans la salle d'examen, quelques bâches en plastiques sont posées sur une rangée de bancs. C'est là qu'avant de devoir fuir elle-même, Soeur Odette avait accueilli des centaines de familles qui fuyaient les violences : « On a pillé leurs habitations. Nous avons eu pitié. On a ouvert la porte pour eux. Il y a encore des traces ».
A son retour, certaines familles étaient toujours là : « Le soir, il y a des familles qui rentrent encore. Pendant la journée, il faut encore chercher de quoi manger pour avoir 1 000 francs pour vivre ».
Quant aux élèves, selon Ephrem Buju, professeur de français, beaucoup ne sont revenus qu'avec une partie de leur famille et sont encore très perturbés : « Ils ont été dérangés par cette guerre-là. Ils ne sont pas bien installés dans leurs familles, alors ça dérange un peu leurs mentalités. Il y a encore des doutes, étant donné que la situation sécuritaire n’est pas encore bien déterminée jusque-là ».
L'internat du lycée, qui accueille habituellement les enfants des villages les plus reculés, est toujours fermé.