En limogeant Ibrahim Yacouba, le président Issoufou se sépare d'un proche qui avait été son directeur de cabinet adjoint avant d'être nommé ministre. Il se sépare aussi d'un homme qui incarne la nouvelle génération sur la scène politique et qui n'avait pas que des amis au pouvoir. L'ex-protégé du chef de l'Etat est entré en disgrâce depuis qu'il a commencé à contester le code électoral.
Ses dernières déclarations en mars et au début de ce mois-ci ont accentué sa marginalisation. Pour certains ténors de la majorité, le ministre n'a pas joué franc-jeu et s'est comporté comme un opposant.
Au sein de son parti le MPN Kiishin Kassa, on rétorque que le pouvoir est devenu allergique à toute contestation. Le jeune ministre, qui ne veut pas encore dire s'il sera candidat en 2021, conteste en particulier la composition de la Céni parce qu'elle ne représente pas aujourd'hui tous les acteurs dans la compétition. Il déplore également la politisation de ceux qui sont chargés d'élaborer le fichier électoral.
Si ses députés avaient validé le code électoral c'est parce qu'on leur avait promis que des aménagements seraient possibles assure-t-il. Mais n'obtenant pas gain de cause, ils ont décidé de rendre public leur désaccord. Un de ses proches confie : « le ministre ne cherchait pas à être limogé, mais il s'y attendait ».