Premier appelé à la barre, Mohamed Ndiaye n'a pas été épargné. Le juge Kane l'a en effet poussé dans ses contradictions.
Ce jeune homme de 34 ans a été beaucoup moins bavard devant le tribunal que devant les enquêteurs. S'il a bien admis que sa volonté était d'aller en Syrie, c'était uniquement pour appendre le Coran. « Ce projet n'a pas pu se réaliser je suis donc parti au Nigeria », explique t-il. Précisément dans l'un des fiefs de Boko Haram où Mohamed Ndiaye avec d'autres Sénégalais a admis avoir appris le maniement des armes de guerre et des chars. Mais il a nié toute participation à des combats.
Pour son avocat maître Ndéné Ndiaye, c'est à l'accusation de prouver sa culpabilité. « Il y a des faits dans le dossier qui, quand vous le lisez, font froid dans le dos. C’est à l’accusation d’apporter la preuve qu’il est coupable… Je vais le défendre jusqu’au bout ! », assure l'avocat, interrogé par RFI.
Mohamed Ndiaye a reconnu avoir rencontré une fois Abubakar Shekau, l'émir de Boko Haram. Une rencontre confirmée par le second accusé interrogé, Ibrahima Diallo, qui a affirmé devant les enquêteurs avoir été formé à l'utilisation d'explosifs mais a refusé de le confirmer à la barre. Ces deux hommes, partis au Nigeria depuis Kaolack, faisaient visiblement parti d'un groupe de Sénégalais.
Pourquoi sont-ils rentrés au Sénégal ? Le juge et le procureur ont tenté de savoir si c'était pour monter une cellule jihadiste en territoire sénégalais. Les deux accusés n'ont pas souhaité répondre à cette question.