Khalifa Sall joue gros, sa carrière politique, sa vie privée, sont entre les mains des trois juges qui ont pris 5 semaines pour délibérer. A 62 ans, une condamnation à de la prison ferme, une perte possible de ses droits civiques, signerait sans doute la fin de ses ambitions, notamment pour briguer la présidence.
Dans leur verdict, les juges doivent valider la procédure, les avocats du maire estiment qu'elle doit être annulée, car, selon eux, les droits de la défense ont été maintes fois bafoués. Le tribunal doit aussi démontrer s'il y a eu ou non détournements de deniers publics à la mairie entre 2011 et 2015, si les fonds décaissés par l'Etat ont bénéficié directement au maire. Pour les avocats de l'Etat, partie civile dans ce dossier ultrasensible, c'est une évidence. Les preuves, les factures, la mécanique de décaissement mensuel des 30 millions de francs CFA chaque mois est une fraude qui doit entraîner une sanction. Pour la défense, ces fonds existent depuis l'indépendance et sont purement politiques.
Ce verdict est donc très attendu, mais n'est visiblement que la première étape d'une longue procédure, car les avocats de l'Etat comme de Khalifa Sall ont d'ores et déjà annoncé qu'ils feraient appel s'ils ne sont pas satisfaits du verdict.