Si la salsa résonne sous un ciel bleu, l'ambiance n'est pas à la fête. Dans l'assistance, quelques membres de la famille de Khalifa Sall, notamment Mariame Ndiaye, sage-femme et cousine du maire. « Aujourd’hui, cela fait un an. On continue à se battre. Il est innocent », affirme-t-elle.
Dans cette lutte pour la défense de Khalifa Sall, ce sont d'ailleurs les femmes qui sont les plus combatives, que ce soit au procès, dans la rue, ou ce mercredi à la mairie. A la tête de ce collectif improvisé, Marie Sarr, surnommée la lionne de Grand Yoff. Venue « pour la bataille de M. Khalifa Sall », elle attend « le verdict » du procès et « la vérité ».
Sur le perron de la mairie, le conseiller municipal Cheikh Gueye porte, comme le maire de Dakar durant le procès, un grand boubou blanc. Son slogan: « un an de prison, un an de trop ». « Je pense qu’il était important de marquer cette date anniversaire, même si c’est triste. Trop, c’est trop et je pense que notre pays ne mérite pas ça ».
Depuis un an le bureau de Khalifa Sall est donc vide. Et c'est la première adjointe qui tient la mairie. « C’est difficile parce qu’on sent quand même son absence », explique Soham Wardini. Pour elle, « ce qui se passe, c’est politique ».
« Il sera président du Sénégal »
Egalement adjointe au maire, Ngoné Mbengue s'inquiète du verdict du 30 mars prochain en reprenant les arguments des avocats de Khalifa Sall. « Je suis très, très sceptique par rapport à ce verdict parce que c’est un dossier qui est monté de toutes pièces, un dossier politique. Je m’attends à ce qu’on condamne Khalifa Sall pour l’empêcher de briguer les suffrages des Sénégalais en 2019. »
Venu de Kaolack, à 200 kilomètres de Dakar, le jeune Pape Ndour, militant, croit fermement à l'avenir de Khalifa Sall et lui adresse ce message. « Toute la population sénégalaise est derrière lui et tôt ou tard, il sera président du Sénégal. »
Ancien ministre du Président Macky Sall redevenu opposant, Cheikh Bamba Dieye est lui venu défendre Khalifa Sall au nom « de la République ». « Nous croyons à la grandeur du Sénégal, à la grandeur de la justice. Il est inacceptable pour nous qu’un citoyen, quelque soit sa condition, puisse être rudoyé, ses droits méprisés », affirme-t-il.
Un soutien à Khalifa Sall et, aussi, une critique virulente de l'Etat qui devrait faire réagir la majorité. Car, à moins d'un an de la présidentielle, la bataille est belle et bien lancée.