Près de dix mille Ethiopiens se sont réfugiés au Kenya en une semaine

Près de 10 000 réfugiés éthiopiens ont passé la frontière kényane depuis une semaine. Suite à une attaque de soldats éthiopiens qui auraient fait une dizaine de morts, les habitants ont fui pour chercher asile côté kényan. Ils vivent dans des conditions précaires dans la ville frontalière de Moyale. L'aide humanitaire tente de s'organiser.

Les réfugiés viennent du côté éthiopien de la ville-frontière de Moyale. Une localité située en région Oromia, un des fiefs de la contestation contre le pouvoir central d'Addis-Abeba. Ils décrivent des raids de soldats contre des maisons, des gens tués à bout portant, des militaires tirant aussi au hasard sur la foule. Des propos qui contredisent la version de l'agence officielle éthiopienne ENA, expliquant que les militaires auraient confondu des gens avec des rebelles du Front de libération Oromo.

Depuis une semaine, les réfugiés traversent cette frontière très poreuse pour s'entasser côté Kényan. 80% sont des femmes et des enfants éparpillés sur quatre sites différents. Certains sont hébergés chez des proches, mais une partie dort dehors alors qu'on est en pleine saison des pluies.

Les autorités locales, la Croix-Rouge kényane, le HCR et l'Unicef fournissent de l'aide : eau, nourriture, moustiquaires, médicaments, bâches. Mais les moyens ne sont pas encore suffisants face au nombre d'arrivées dans cette zone isolée du Kenya. 

« L'urgence c'est de les enregistrer, d'améliorer la prise en charge et l'hygiène, car on risque une épidémie de choléra », explique sur place Yvonne Ndege, du HCR.

Pour l'instant, il n'est pas prévu d'établir un camp, car le futur immédiat des réfugiés est flou. Les humanitaires peinent à savoir s'ils veulent rester ou revenir rapidement en Ethiopie, sachant que beaucoup disent que s'ils rentrent, ils seront pris pour cible par les soldats.

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