Difficile d'établir avec certitude ce qui s'est déroulé vendredi dernier, le 20 novembre, à la frontière entre le Kenya et l'Ethiopie. Ce serait après l'évasion de prisonniers rebelles Oromo, la veille, que l'armée éthiopienne serait entrée en action. Le lendemain, une patrouille de police kényane serait tombée sur des soldats éthiopiens infiltrés au Kenya à la poursuite des évadés, désormais mélangés à la population. Bilan : quatre policiers kényans tués, un véhicule détruit et des armes confisquées.
Addis-Nairobi : silence radio
Alors qu'à Addis-Abeba, rien n'a filtré, les journaux de Nairobi ont largement rendu compte de l'accrochage, le sixième en neuf mois dans la région. Mais du côté des gouvernements, aucun commentaire. Il faut dire que les relations entre le Kenya et l'Ethiopie sont excellentes. Cet incident serait donc passé par pertes et profits, selon plusieurs analystes en Ethiopie et au Kenya, interrogés par RFI. Il est probable qu'il sera réglé discrètement, entre diplomates, dans les semaines qui viennent.
Car politiquement et économiquement, les deux pays sont très liés, notamment dans la région de l'incident, par où doit passer l'autoroute Addis-Mombasa qui doit aider à désenclaver l'Ethiopie. C'est d'ailleurs pourquoi les rebelles de l'OLF, affaiblis politiquement, mais toujours actifs militairement, s'efforcent d'y maintenir un foyer d'insurrection, alors que des Oromos vivent des deux côtés de la frontière.