Cascade de mouvements sociaux en début d'année. Des négociations s'ouvrent donc. Sauf que le gouvernement opère des retenues sur salaires pour fait de grève. En pleine négociation, la Confédération des syndicats des travailleurs du Bénin (CSTB) claque la porte. Kassa Mampo, son secrétaire général, est en colère : « C'est une manière de tuer la grève, de remettre en cause les libertés de grève. »
Au sujet des défalcations, voici ce que disait le président Talon, il y a quelques jours : « Les défalcations sur les salaires ne sont pas une sanction. Aller en grève est un acte de dignité. Etre digne, c'est ne pas réclamer d'être payé alors qu'on a fait grève. »
Les discussions se poursuivent, mercredi au moment de signer le relevé des conclusions tout se gâte. Récit de Abdoulaye Bio Tchané, ministre d'Etat en charge du plan : « Les secrétaires généraux des centrales syndicales ont indiqué que la rétrocession des défalcations est une question préjudicielle à la reprise du travail dans les administrations publiques. »
Selon lui, le gouvernement s'est engagé sur des augmentations de un milliard en 2018. Devant la presse, Abdoulaye Bio Tchané lance un appel à la reprise.
Réponse de Noël Chadare, secrétaire général de la Cosi : « Pas de marche à pas forcé vers le dégel sans concession de taille. »
C'est depuis le projet d'encadrement du droit de grève que le front social s'est durci. La Cour constitutionnelle a cassé ce projet, mais les syndicats ont rapidement ouvert le front des revendications catégorielles.