A midi pile et pendant cinq minutes : klaxons et sifflets ont retenti dans de nombreux quartiers de la capitale. « J'ai participé parce que l'Etat ne prend pas vraiment ses responsabilités pour lutter contre l'insécurité. Les dirigeants s'intéressent à leurs petites querelles politiques alors qu'ici il y a beaucoup de jeunes qui n'ont pas de travail. Ils deviennent des petits délinquants et commettent des vols à l'arraché », résume Tovo Rakotomavo, chauffeur de taxi.
Jacqueline Razanamaro, 48 ans, est femme de ménage. C'est la première fois qu'elle participe à une manifestation. « Moi j'ai tapé dans mes mains et j'ai prié. Ici que tu sois pauvre ou riche, tout le monde subit la même violence. Même si tu n'as rien, on te vole. Vous voyez mon sac, quand je marche dans la rue, j'ai vraiment très peur qu'on me le prenne, même si y a presque rien à l'intérieur. C'est devenu un reflex d'avoir peur. »
Syndicats de travailleurs, groupement du patronat, société civile ou encore Collectif des Français d'origine indienne ont appelé à cette mobilisation. Faraniaina Ramarosaona, est l'une des coordinatrices du mouvement de la société civile Rohy : « L'insécurité, ici, c'est se faire arracher tout ce que l'on a, ce sont les kidnappings... Cela touche aussi bien les gens qui ont de l'argent que les gens qui n'en ont pas. Tout le monde rentre avant qu'il ne fasse nuit. Ce n'est pas vivable. Est-ce que l'Etat va prendre ses dispositions puisque c'est l'une de ses missions régaliennes ? Nous allons voir. Nous allons renouveler le mouvement si ça continue. »
En décembre, le Premier ministre Olivier Mahafaly avait indiqué que 30% du budget de l'Etat en 2018 sera alloué à la lutte contre l'insécurité.