La Grande Ile accuse un recul pour la deuxième année consécutive. Le pays passe derrière les Comores, le Mozambique ou encore le Kenya. Une chute prévisible explique le directeur exécutif de Transparency International Madagascar, Bienvenu Tsivozahy.
« Le phénomène de la corruption est présent partout donc il n'y a pas de surprise. Il n'y a pas assez d'amélioration au niveau de l'administration publique. Il y a les grands dossiers (NDLR : de corruption) mais aussi la pratique de petite corruption au quotidien dans différents secteurs: la sécurité publique, le foncier, l'éducation... », explique t-il à RFI.
Ces derniers mois, plusieurs scandales de corruption ont fait les gros titres de la presse malgache, notamment le cas de Claudine Razaimamonjy, proche du chef de l'Etat, mise en cause dans plusieurs dossiers de corruption. Des affaires médiatisées qui ont renforcé la perception de ce phénomène, explique Jean-Louis Andriamifidy, le directeur général du BIANCO, structure nationale indépendante en charge de mener les investigations dans ce type d'affaires.
« C'est en partie ce phénomène de mobilisation de la société civile et des médias pour dénoncer la corruption qui a terni l'image (NDLR : de Madagascar), d'autant plus qu'après les enquêtes qui ont été faites, la population n'a pas pu apercevoir des sanctions donc l'impunité est toujours présente dans le pays. Les résultats dans ces cas là (NDLR : de corruption) dépendent toujours de la volonté politique de l'Etat. » qui regrette que l'impunité soit encore de mise malgré les enquêtes menées sur ces dossiers de corruption ».
Le manque de moyens est aussi souligné. Seulement 0,1% du budget de l'Etat est alloué à la lutte contre la corruption.