A la recherche de pâturages pour leurs troupeaux, ils disaient être de passage. Cependant, depuis quelques semaines, certains veulent s'installer notamment à Bukanga-lonzo, dans la province du Kwango.
L'abbé Anaclet Bambala, supérieur provincial des pères du Saint-Sacrement, qui travaille notamment à Bukanga-Lonzo, nous explique que certains de ces éleveurs, « passant par les chefs coutumiers qui ne sont pas très bien informés » ont donné une bête ou de l’argent (500 – 700 dollars) pour acquérir des terres.
A Bukanga-Lonzo, la société civile locale craint que les champs des paysans soient dévastés par ces troupeaux explique à RFI Akuben Baben, président du Bureau de coordination des coopératives agricoles, Bucopac. Selon son évaluation, une bête consomme par jour quelque 35 ares soit presque le fruit du travail « d’une année d’une maman qui travaille manuellement » sur son champ.
Au-delà du danger qui guette leurs champs, certains paysans ont peur de se voir déposséder de leurs terres. Mon père et mon grand-père nous ont laissé toutes ces étendues de terres, raconte Nzau Simon, 55 ans, agriculteur et représentant des propriétaires des terres à Bukanga-Lonzo. « Avec l’arrivée de tout ce que je vois ici, je risque de mourir aujourd’hui et ces terres-là ne resteront plus entre les mains de ma famille ! »
Depuis ce mardi, une équipe gouvernementale s'est rendue au Kwilu et au Kwango, pour une mission d'une semaine, afin de régler « les problèmes de cohabitation pacifique entre éleveurs » et de « s'assurer de l'état de santé » de ces troupeaux.