Une fiction tournée en Afrique du Sud et ayant l'apartheid des années 50 pour toile de fond ; un documentaire capté en 2016 lors des premiers Ateliers de la pensée à Dakar. Les deux films que Jean-Pierre Bekolo présente dans la section «Forum» de la Berlinale sont très différents. Pourtant ils ont en partage une réflexion philosophique sur l'homme noir, l'Afrique et son apport intellectuel.
«Sartre changed my life… » Dans «Miraculous Weapon», sa fiction, le réalisateur camerounais présente un condamné à mort qui veut apprendre le français pour pouvoir écrire de la poésie, comme Aimé Césaire
Jean-Pierre Bekolo reprend le terme de « négritude », forgé par Aimé Césaire. « Les artistes africains ne se sont pas assez saisis de la négritude comme esthétique, nous explique-t-il. Pour moi, il était important de ramener la négritude dans notre cinéma. Evidemment ce personnage a lu Césaire, Sartre et aimerait se saisir de ces armes miraculeuses dont parle Aimé Césaire, pour se libérer justement.»
► à (re)lire: Aimé Césaire et le mouvement de la Négritude
Depuis son premier film remarqué à Cannes, Quartier Mozart (1992), il avait 25 ans, le cinéaste désormais quinquagénaire multiplie les projets. Jean-Pierre Bekolo travaille également sur une grande série historique, Our wishes dont dix épisodes ont déjà été tournés.
► à (ré)écouter: Jean-Pierre Bekolo, invité de «En sol majeur»