Faute de place, à Paoua, les adultes dorment sous les manguiers. Dans le quartier de Saramandja, ils sont toujours des centaines à vivre dans des familles d'accueil ou sous la chaleur étouffante de grandes tentes communautaires.
Depuis fin décembre et la fuite des combats entre le groupe d'autodéfense Révolution et Justice et le MNLC, une branche de la Séléka, l'afflux de déplacés à Paoua entraîne une crise alimentaire
Clémentine n'a qu'une envie, rentrer chez elle : « Si on ne rentre pas, on fait comment ? Y a rien à manger, tous les jours nous avons faim et les enfants pleurent toute la journée. Si on reste encore un an à Paoua, va-t-on ramasser la terre pour la manger » ?
«Rentrer chez soi exige de la sécurité»
En visite dans la ville, lundi 19 février, Ursula Mueller découvre les conditions de vie de ces dizaines de milliers de déplacés. Et la sous-secrétaire générale aux affaires humanitaires de l'ONU n'est pas vraiment optimiste. « Rentrer chez soi exige de la sécurité », rappelle-t-elle.
Certes, « la Minusca et l'armée nationale, qui travaillent ensemble, sont en train de repousser les groupes armés. Mais des gens m'ont dit que certains ont essayé de rentrer chez eux pour reprendre l'agriculture et qu'ils ont été tués ».
Dans ce grenier agricole de la Centrafrique, les récoltes devraient commencer en mars. Si d'ici là les déplacés ne sont pas rentrés chez eux, ils risquent bien de devoir rester plusieurs mois dans cette ville où la nourriture commence cruellement à manquer.