Village de Pounambo, à 12 kilomètres de Paoua. Les habitants sont assis au soleil après l'arrestation, par la Minusca et les Faca, d'un leader de Révolution et justice, un groupe armé qui rackette les villageois.
C'est la première fois depuis des années qu'ils peuvent s'adresser directement à des soldats centrafricains. Mais les habitants sont inquiets de cette opération. « Quand vous allez rentrer chez vous à la base, ils vont de nouveau s'en prendre à nous et encore voler nos motos. Ils vont savoir que l'on vous a parlé, ça va encore créer des problèmes et nous on va encore souffrir. »
Pour les 72 militaires, la mission est claire : appuyer la Minusca dans sa mission de protection des civils. « Ça nous donne du courage de voir des militaires se déployer sur le terrain et de pas rester stable dans la capitale, explique Eric Gambi, capitaine du premier bataillon d'infanterie des Faca. C'est le programme de nos chefs hiérarchiques et du gouvernement de rétablir l'autorité de l'Etat sur toute l'étendue du territoire centrafricain. »
Patrouillant conjointement avec la Minusca, ils traversent le marché, et leur but premier est de montrer leur présence. S'ils sont optimistes, les habitants de Paoua veulent d'abord que leur armée fasse ses preuves, comme le souligne Hamza : « On a vu que les Faca sont arrivés à Paoua et on veut qu'ils montrent l'exemple. Nous on veut seulement la paix ici. A Paoua, on a assez souffert. »
Ce déploiement de l'armée centrafricaine doit durer au moins un mois. Le temps, pour les Centrafricains, de retrouver un peu d'indépendance vis-à-vis de la communauté internationale.