Des centaines de membres présumés du groupe islamiste Boko Haram comparaissaient cette semaine devant un tribunal dans la base militaire de Kainji, dans l'Etat du Niger. 475 suspects ont été libérés après que la justice a estimé qu'il n'existait pas de preuves suffisantes de leur culpabilité.
Abdulrahman Yakubu, directeur de l'unité Protection et investigation à la Commission Nationale des Droits Humain (NHRC), estime que ces procès ont été justes même s'il pointe des dysfonctionnements. « Pour ce qui est du déroulement des procès, je considère, dans l'ensemble qu'ils ont été justes. Le tribunal a donné la possibilité aux prisonniers d'expliquer leurs cas et de prouver leur innocence. Ils ont eu accès à un avocat pour leur défense. Les jugements et les peines prononcées l'ont été en accord avec la constitution et la loi nigériane », détaille-t-il.
Des « dysfonctionnements »
« En amont des procès en revanche, il y a tout de même eu des disfonctionnements. Il y a d'une part, le problème de la durée entre les arrestations et la comparution devant les juges. Dans ces cas, la plupart des suspects ont été en détention au moins deux à trois ans avant leur procès. L'autre problème, c'est le laps de temps très court qui est octroyé aux avocats pour qu'ils puissent préparer la défense de leur client. Ce sont des points préoccupants », a-t-il déclaré.
À l’ouverture du procès en octobre dernier, 1 600 personnes étaient présentes à la barre. Les audiences n’étaient alors pas publiques et avaient soulevé de nombreuses critiques de la part des organisations de défenses des droits de l'homme.