L'audience aura duré moins d'une heure devant le tribunal militaire de la base de Kainji, dans l'ouest du Nigeria, où sont jugés des milliers de membres du mouvement terroriste.
Les pieds nus, vêtu d'un uniforme orange de prisonnier, Abba Umar, a écouté, sans ciller, la longue liste des chefs d'inculpation : appartenance à Boko Haram, tentative d'attentat-suicide contre un collège de l'Etat de Gombe, entraînement terroriste, planification d'attaques armées, rétention d'informations pour retrouver le leader du groupe islamiste, Abubakar Shekau.
Impassible, le jeune homme de 22 ans a campé sur ses positions. Il a plaidé non-coupable, se décrivant fièrement comme un « commandant de l'armée islamique ». La sentence est tombée : Abba Umar passera les soixante prochaines années de sa vie derrière les barreaux. « J'ai déjà dit tout ce que j'avais à dire, a-t-il déclaré avec défiance. Je n'ai rien à ajouter ».
« Danger pour notre société »
« J'aurais dû être plus clément mais j'en ai été dissuadé par l'insistance du détenu à répéter qu'il retournerait à ses activités, ce qui représente un danger pour notre société », a expliqué le juge devant la cour.
Cette peine est la plus lourde jamais entendue dans le tribunal de Kainji où les séances, pour la première fois, se tiennent désormais devant des journalistes, des ONG et de nombreux badauds venus entrevoir, le temps de jugements expéditifs, le visage de ces combattants islamistes.