« Répression sanglante », « campagne de dénigrement et de diffamation » de l’Eglise catholique, application « sélective biaisée de l’accord de la Saint- Sylvestre » et « extension inquiétante des zones d’insécurité ». Les évêques congolais dressent un constat sévère et inquiet de la situation dans leur pays ce 19 février après leur assemblée générale extraordinaire.
En République démocratique du Congo, l'Eglise est sous pression, critiquée par le pouvoir pour son engagement. Si certains la présentent comme divisée, elle a au contraire réaffirmé hier son unité, sa détermination et son soutien « moral » et unanime au Comité laïc de coordination, initiateur des marches réprimées depuis le 31 décembre.
Si la Conférence épiscopale congolaise (CENCO) ne participe pas à l’organisation, elle considère qu’il est pleinement dans la mission des prêtres d’être aux côtés de leurs fidèles dans leur lutte « pour l’avènement d’un Etat de droit ».
Machines à voter
La CENCO demande d’ailleurs l’annulation « des édits interdisant les manifestations pacifiques » et « la fin des menaces et poursuites contre les organisateurs des marches pacifiques » qui vivent aujourd’hui dans la clandestinité de peur d’être arrêtés.
La Cenco se défend enfin de tout marché passé avec l’opposition et demande à la commission électorale de lever les suspicions autour de la machine à voter en acceptant qu'elle soit certifiée par des experts nationaux et internationaux sous peine autrement d’avancer vers des élections par avance contestées.
Enfin, les évêques demandent à la communauté internationale « de continuer à accompagner la RDC dans le processus électoral et à placer le bien du peuple congolais au-dessus de ses intérêts ».