L'indignation, c'est le Cardinal Monsengwo qui l'a porté. Des mots très durs à l'égard des forces de sécurité pour « dénoncer, condamner, stigmatiser les agissements de nos prétendus vaillants hommes en uniforme qui traduisent malheureusement ni plus ni moins que la barbarie ». L'archevêque de Kinshasa parle d'un accord politique de la Cenco « violé volontairement », « d’intérêts occultes, comme par exemple, le maintien au pouvoir par des méthodes anticonstitutionnelles ». « Nous voulons un Congo des valeurs et pas des antivaleurs », conclut l'archevêque de Kinshasa.
La Cenco - elle - avait choisi un autre angle d'attaque. Dans son communiqué, la Conférence épiscopale a dénoncé des manœuvres visant à diviser l'épiscopat. En ligne de mire, ses paroles déformées par certains médias ou acteurs en amont de ces marches visant à donner l'impression qu'un évêque ou un autre était contre ces initiatives. Mais son secrétaire général, l'Abbé Nshole, est formel : les évêques sont unanimes et aucun n'a désapprouvé ces marches.
En attendant la prise de parole des prélats congolais, la Nonciature avait tenu à rappeler deux points : d'abord le fait qu'il existe une doctrine sociale de l'Eglise qui promeut la justice sociale, permet la défense des droits civils et politiques. Mais qu'au-delà de ça, le pape n'a ni à approuver ni à désapprouver ces marches et autres initiatives. « Ce sont les évêques qui gèrent leur diocèse », rappelle la Nonciature tout en assurant que l'absence d'un appui officiel correspondait à une question de droit et nullement à un jugement porté sur la Conférence épiscopale du Congo ou ses fidèles que le pape François suit et soutient.