Chaque matin, Janvier Kubuya nettoie les allées de sa pépinière. Jeunes pousses de manguiers y côtoient orangers et avocatiers. Ce jeune entrepreneur était encore étudiant agronome lorsqu'il a décidé de se monter ce projet : « Nous, on s’est dit qu’ici les projets que nous devons faire, c’est de concevoir ou entretenir une pépinière dans laquelle nous allons planter des arbres fruitiers. Et nos clients seront ravis de consommer ces propres fruits pour ne pas attendre les fruits qui viennent de très loin de Masisi, vers Rutshuru. Ces arbres-là que nous planterons auront un effet pour la réduction du réchauffement climatique ».
Janvier a acheté ses semences au Rwanda. Sa pépinière a ouvert à l'automne. Il vend ses arbres 200 francs pièce, un peu plus d'un dollar, et n'hésite pas à faire le porte-à-porte pour trouver ses clients et les convaincre que la pierre volcanique qui recouvre Goma n'est pas une fatalité : « Certaines personnes désespèrent croyant que la parcelle ne peut plus être visitée, ne peut plus recevoir un arbre, je n’ai plus un endroit où je peux me réfugier quand le soleil est accablant. Nous sommes là pour les éclairer que le sol volcanique est toujours un sol fertile. De la mort peut jaillir la vie ».
Au rythme où vont les choses, Janvier et ses trois collègues espèrent commencer à toucher un salaire dans cinq mois et comme ils le disent en souriant manger « les premiers fruits de leur travail ».