C’est très tôt ce matin que l’ex-colonel est arrivé à Kinshasa. Selon une source sécuritaire, il se trouve actuellement dans ce que les autorités appellent le complexe hôtelier « du renseignement militaire ». « Il a été entendu une première fois sommairement et va devoir se préparer à répondre à des milliers de questions », précise cette source.
Le ministre de la Défense affirme qu’il sera traduit en justice pour « rébellion ». Kinshasa ne reproche pas seulement à John Tshibangu d’avoir menacé de chasser le président Kabila, mais assure qu’avant son arrestation, il se trouvait au Soudan du Sud et qu’il aurait tissé des liens avec toutes sortes de mercenaires ou d’anciens rebelles centrafricains de la Seleka proches de Noureddine Adam, rebelles sud-soudanais et même des Nigérians soupçonnés d’appartenir à Boko Haram. Toujours selon les autorités, il avait pour projet de lancer une rébellion en commençant par attaquer un site minier tout proche des frontières ougandaise et sud-soudanaise.
La femme de John Tshibangu, assure elle que c'est un « patriote » qui se bat contre un pouvoir « illégal et illégitime ». La FIDH se désolidarise des appels à la lutte armée de John Tshibangu, mais déplore l’opacité qui, selon elle, entoure cette extradition « négociée en moins d’une semaine ». Elle émet des doutes sur la légalité de la procédure, regrette aussi que John Tshibangu n’ait pas eu accès à ses avocats en Tanzanie et dit craindre à la fois de possibles mauvais traitements en détention et que son procès ne soit pas équitable.