L'un des documents clefs de ce rapport, c'est une lettre datée du 13 septembre 1994 adressée au Premier ministre rwandais en exil à Bukavu. Le ministre de la Défense du gouvernement intérimaire, Augustin Bizimana, parle d'un contrat d'assistance technique signé avec la société Martin et cie, un contrat d'un montant total de 300 000 dollars pour déployer « huit cadres expatriés » au Congo-Zaïre chargés de former « nos gens à la collecte et à l'exploitation du renseignement dans les rangs ennemis », dit cette lettre.
Le ministre explique alors que lors d'une rencontre à Nairobi avec l'un des représentants de ce groupe, il a été convenu que le gouvernement intérimaire rwandais en exil se chargerait de contacter les autorités zaïroises pour identifier un camp d'entraînement « discret et obtenir des autorisations permanentes » au groupe Martin.
Le groupe Martin, derrière lequel se cache Bob Denard, selon Survie, sous l'identité de Robert Bernard Martin. Mais l'implication du plus célèbre des mercenaire français daterait du génocide, selon l'ONG qui produit entre autres une note manuscrite du même ministre demandant un rendez-vous pour un Robert B Martin dès le 18 juin, ou encore un reçu daté du 5 juillet 1994 signé par un Robert Bernard Martin pour un chèque du ministère de la Défense d'un montant de plus d'un million de francs. Décédé en 2007, l'homme n'a jamais été poursuivi par la justice française et son rôle n'a jamais été éclairci.