« Les enquêtes se poursuivront, il y aura d'autres procès. » Cette déclaration formulée par le juge de la cour militaire, à l'issue du verdict, est restée un vœu pieux. Depuis 2003, le dossier est au point mort, au grand regret de l'un des principaux avocats de la défense. « Aucune culpabilité réelle n’avait été établie. Je suis convaincu moi-même que les vrais coupables sont dans la nature », témoigne Me Roger Cishugi.
En 2013, la Commission africaine des droits de l'homme et des peuples juge le procès inéquitable. Cette institution de l'Union africaine recommande alors la libération immédiate des condamnés, sans succès. Quant aux demandes d'amnisties ou de grâce présidentielle formulées par les avocats de la défense, elles sont systématiquement refusées.
« Nous avons considéré que les assassins d'un chef d'Etat ne rentrent pas dans la catégorie des personnes susceptibles d'être amnistiées, confie Alexis Thambwe Mwamba, le ministre congolais de la Justice. J’ai la conviction que ceux qui se trouvent à Makala ont bel et bien été dans le coup pour tuer Laurent-Désiré Kabila. »
Et à la question « pourquoi aucun mandat d'arrêt n'a jamais été lancé contre deux suspects pourtant bien identifiés - Georges Mirindi et Bilal Héritier ? », le ministre congolais de la Justice botte en touche, signe que 17 ans après l'assassinat de Kabila « père », le dossier reste sensible.