« Nous sommes consternés », ce sont les mots utilisés par les Etats-Unis et la Grande-Bretagne. « Consternés par la violence perpétrée par les forces de sécurité ». Un communiqué conjoint comme avant cette deuxième marche des chrétiens, mais au ton beaucoup plus dur que le premier. Washington et Londres disaient à l'époque avoir obtenu des garanties de la présidence que des instructions avaient été passées aux forces de sécurité pour éviter toute brutalité.
Or le résultat, c'est un bilan plus lourd encore. Et pour les deux ambassades, aujourd'hui plus aucun doute : « ces actions du gouvernement entravent le processus démocratique et font obstruction à la mise en œuvre de l'accord ».
Ce mercredi matin, le département d’Etat américain a publié son propre communiqué, presque dans les mêmes termes, mais il en appelle cette fois directement au président Kabila.
Le haut commissariat des Nations unies aux droits de l'homme a également réagi. Ton dur également. Trois patrouilles de l'ONU censées faire le monitoring des violations des droits de l'homme ont été ciblées à coup de gaz lacrymogène par les forces de sécurité. Un agent de la Monusco a même été violenté, blessé.
Ce n'est pas la première fois que le haut commissariat dénonce des entraves. La Belgique dit avoir demandé à l'UE « des actes concrets pour garantir enfin le respect des droits élémentaires ». L'UE parle « d'actes répréhensibles contraires à l'engagement affiché de créer des conditions propices pour les élections ».
Pourquoi ce haussement de ton, y compris dans le dernier communiqué de la France ? Un officiel français explique : « c’est la répétition qui fait le changement de ton, les actes posés sont plus graves ».