Dans un des clubs de jazz les plus réputés d'Afrique du Sud, impossible de faire l'impasse. Un hommage est rendu à Hugh Masekela. « Dans tous les éléments de ses musiques, de la façon dont il chante jusqu'aux moindres arrangements, il raconte notre Histoire. C'est cet héritage que nous avons à pérenniser », raconte Luyanda Matope, le pianiste du soir.
Son héritage ou plutôt ses héritages. Car celui que l'on surnomme « Bra Hugh » était un homme aux multiples facettes. Sibongakonke Mama est la directrice musicale du jazz club : « Bra Hugh était un mec cool, qui allait traîner avec ses amis, mais aussi qui était un showman incroyable et aussi évidemment un très fervent activiste politique. Tout ça en même temps et en ne perdant jamais sa gentillesse et son sens de l'humour. »
Son influence et sa notoriété ne se cantonnent pas au milieu de la musique. Celui qui vécut en exil pendant près de trente ans est un des pères de la nation arc-en-ciel et connu de tous. « Ces chansons avaient un sens particulier, elles racontaient des histoires, dit une femme. Nous avons perdu un héros, nous avons perdu une légende. » « Toute l'Afrique du Sud est touchée, confie une autre, les jeunes et les plus âgés. » « Partout on le connaissait. Chacun des enfants de ce pays a entendu parler de lui et aiment Hugh Masekela », témoigne un jeune garçon.
Au-delà du musicien d'exception, l'Afrique du Sud a donc perdu l'un de ses plus emblématiques combattants de la liberté.