Ambiance inhabituelle ce lundi matin dans les rues de Ndjamena. Par dizaines, des travailleurs et écoliers arpentent à pied les principales avenues. Pas un minibus, ni taxi en vue.
A une station de minibus dans le VII arrondissement, un groupe de conducteurs explique pourquoi les bus sont à l’arrêt : « C’est à cause du prix de l’essence. Si le prix de l’essence baisse, même cet après-midi, nous allons reprendre le travail. Si le prix de l’essence ne baisse pas, je ne bougerai pas ».
Quelques dizaines de mètres plus loin, un groupe de femmes, cuvette sur la tête, avancent en direction du marché. Obligées de marcher à pied, elles disent comprendre le mouvement : « Nous les femmes du quartier Ambatta sommes d’accord avec eux. Il n’y a pas d’argent et les prix ne cessent de grimper. Nous allons marcher à pied jusqu’au soir pour que le prix de l’essence baisse. Quand l’essence est chère, le prix du transport l’est aussi ».
En milieu de matinée, des groupes d’élèves sortis des grands établissements de la capitale ont brillamment manifesté, caillassant des véhicules administratifs et obligeant la police à entrer en action en tirant des grenades lacrymogènes.
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