Il y avait de l’ambiance, samedi, à la bourse du travail où les transporteurs urbains et interurbains étaient réunis pour faire le point, après des lettres de protestation adressées au gouvernement, contre l’augmentation du prix du carburant, et qui sont restées lettres mortes.
Face au silence des autorités, les transporteurs ont décidé de décréter les journées de lundi et mardi prochains sans taxi, ni minibus.
Augmentation de « 45 francs CFA »
« De 2011 jusqu’à nos jours, ils ont augmenté le prix de l’essence de quatre fois. Cette fois-ci, en 2018, ils viennent encore de l’augmenter à 45 francs CFA. C’est cela qui nous a amenés à demander aux transporteurs pour qu’on aille en grève lundi et le mardi », a expliqué Abderamane Dineye, vice-président du syndicat des transporteurs.
Le Collectif tchadien contre la vie chère (CTVC) qui s’est associée à l’initiative, estime que ce n’est pas seulement une affaire de transporteurs.
« Tous les détenteurs des engins doivent le garer à la maison et ne doivent pas non plus acheter du carburant pendant deux jours, pour dire non à cette oppression sociale. Ce n’est pas à nous, les pauvres citoyens, de payer la facture de la mal gouvernance », a déclaré, pour sa part, Dingamnayal Nely Versinis, président du CTVC.
Mesures d'austérités
Confronté à une crise financière depuis deux ans, le gouvernement tchadien essaie de réduire son train de vie par des mesures d’austérité en augmentant les impôts et en réduisant les salaires dans la fonction publique. Des décisions qui suscitent des réactions à la chaîne. Après les transporteurs lundi et mardi, ce sont les associations de défense des droits de l’homme qui appellent à des marches pacifiques jeudi prochain, dans les arrondissements de Ndjamena.