Cette jeune fille n’arrive pas à parler. Son jeune frère a été tué par balle le 31 décembre. Présenté par la police comme un bandit qui a été tué par un vigile alors qu’il tentait de dévaliser une chambre froide, José, 43 ans, père de six enfants, vivait de son taxi-moto, selon sa famille.
Toujours selon le récit de la famille, ce jour-là, José, qui n’est pas catholique, n’avait pas participé à la marche. D’après leur témoignage, au premier tir, alors qu’il cherchait à se mettre à l’abri aux alentours de la paroisse Saint-Alphonse de Matete, il a été atteint d’une balle dans la poitrine. Son corps a été déposé ensuite à la paroisse.
L’abbé Hugues Ndongisila, curé de la paroisse de Saint-Alphonse, se souvient : « Il y a des jeunes garçons qui ont transporté le corps, qui ont toqué à la porte. On a ouvert et puis ils l’ont déposé ici ».
Pas d’identification pour la deuxième victime
Ce n’est que ce mercredi que la famille a eu accès au corps et a pu l’identifier. Le neveu de la victime était à la morgue : « Je me suis rendu à la morgue ce matin. On a vu le corps qui est en voie de décomposition parce qu’on n’a pas pris tous les soins possibles. Donc il a fallu qu’on puisse d’abord l’embaumer ». Pendant ce temps, le corps de la deuxième victime de Matete n’est toujours pas identifié : « Oui, j’ai vu des corps superposés parce que, ici, à Matete, il y avait des corps ».
A Kinshasa, certaines organisations comme l’Association congolaise pour l’accès à la justice (ACAJ), craignent que le bilan soit encore plus lourd, comparativement aux statistiques officielles.