Il y a une dizaine de jours, l'ex-Premier ministre Aminata Touré avait affirmé que 200 milliards de francs CFA (304 millions d'euros environ) avaient déjà été récupérés par l'Etat sénégalais. Illustration pour celle qui fut également ministre de la Justice des avancées réalisées dans la lutte contre le détournement de deniers publics.
Problème : interpellé sur la question, le président de l'Assemblée nationale sénégalaise Moustapha Niasse déclare lui ne pas se souvenir qu'une telle somme ait fait l'objet d'un vote parlementaire.
En publiant ces chiffres, les autorités réagissent aux demandes d'explication des médias, de la société civile et de l'opposition qui exigent l’ouverture d’une enquête parlementaire afin de connaître l'utilisation de la somme avancée par l'ex-Premier ministre.
Les plus de 152 milliards de francs CFA (environ 232 millions d'euros) que les autorités sénégalaises affirment avoir recouvré dans le cadre de la lutte contre le détournement de deniers publics ont été ajoutés au budget de l'Etat via le vote de plusieurs lois des finances à l'Assemblée, affirme le porte-parole du gouvernement dans son communiqué. Un montant qui ne couvre que « trois exercices budgétaires » et qui pourrait augmenter car certains biens sont en cours d'évaluation.
L'Etat affirme qu'il va continuer de chercher à récupérer « ses biens spoliés et à lutter contre la corruption ». Les autorités ne donnent en revanche aucun détail sur la provenance exacte de ces différents montants récupérés.