Pour la justice, l'agent de policeest effectivement coupable de corruption, mais la peine prononcée – deux mois avec sursis – est avant tout symbolique. Lors du procès, les nombreux avocats venus défendre le policier, mais également le parquet, avaient tous demandé une forme de clémence pour un homme ayant selon eux suffisamment souffert. L'un de ses avocats, maitre Aboubacry Baro, est satisfait du verdict.
« Au moment de plaider, nous avions fait état de circonstances atténuantes liées au fait que c'est un délinquant primaire, qui n'a jamais eu affaire avec la justice, a-t-il réagi au micro de RFI. Mieux, c'est un père de famille, qui a une femme et quatre enfants à nourrir. »
Le policier avait été arrêté quelques jours après la diffusion sur internet d'une vidéo filmée par l'une de ses corruptrices. Sur les images, l'agent de police accepte, après négociation, de détruire une amende contre 3 000 francs CFA. Certaines organisations de la société civile dénoncent une peine trop légère, qui risque selon elles « de banaliser la corruption ».
« Il ne faut pas qu'on nous dise qu'il y a des circonstances atténuantes, parce que le policier a avoué, mais ce n'est pas une raison ! condamne Babacar Ba, du Forum du justiciable. La justice n'a pas de passion. La loi est dure, mais c'est la loi. Je ne vois pas les raisons qui ont poussé aujourd'hui le juge à être clément par rapport à ce policier. »
Alassane Diallo n'est pas encore totalement tiré d'affaire. Suite à sa condamnation par la justice, une commission interne à la police doit dorénavant décider de sanctionner ou non le policier.