Le dernier communiqué de l'armée ougandaise sur l'attaque qu'elle a menée en RDC le 22 décembre dernier contre des ADF est plus détaillé que les précédents. Il comporte un bilan : plus d'une centaine de « terroristes » tués. Le détail des cibles présumées est le suivant : « huit bases situées dans le triangle d'Eringeti ».
Le document comporte même des précisions sur les « survivants » qui selon le document seraient en train d' « errer dans le Nord-Kivu », pendant que l'armée congolaise serait « à leur poursuite ».
Ce communiqué pose plus de questions qu'il n'apporte de réponses. Pourquoi l'armée ougandaise persiste-t-elle à parler d' « opération conjointe » allant même cette fois jusqu'à évoquer la « bénédiction du gouvernement congolais » alors que celui-ci dément ?
« Droit de poursuite »
Des hauts gradés côté RDC reconnaissent certes des discussions en vue d'« opérations coordonnées », mais accusent les Ougandais de les avoir « pris de court » pour « se faire de la publicité ».
Comment se fait-il aussi que ni le gouvernement congolais, ni la Monusco, la force des Nations unies dans le pays qui survole régulièrement la zone, ne soient en mesure de confirmer le bilan ougandais ? Aucun signe tangible n'a été détecté dans le triangle d'Eringeti, selon une source onusienne.
Comment se fait-il en revanche que le communiqué ougandais n'évoque pas la zone frontalière où des tirs ont bel et bien été entendus vendredi dernier ? Ces questions d'autant plus importantes que dans ce nouveau communiqué, l'Ouganda se dit prêt à recommencer au nom d'un « droit de poursuite ».
Du côté congolais, le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, assure qu'aucune intervention étrangère n'est prévue sur le territoire congolais.