Attaque meurtrière à Eringeti en RDC: controverse autour du rôle de la Monusco

En République démocratique du Congo (RDC), les cinq militants du mouvement citoyen Lutte pour le changement (Lucha) arrêtés par la police à Goma, ce samedi 14 mai au matin, ont été relâchés. Ces jeunes étaient venus participer au sit-in devant le quartier général de la Mission de l’ONU en RDC (Monusco) qui a rassemblé une trentaine de personnes. Un sit-in pour protester contre les massacres commis dans cette région de l'est de la RDC et pointer l'absence de réaction de la part de la Monusco. Il y a dix jours, le 4 mai, 17 civils sont morts dans une attaque survenue au nord de Beni et à quelques centaines de mètres d'un camp de la Monusco.

« Ce qui nous a intrigués, c’était la situation récente d’Eringeti [territoire de Beni], souligne Jack Sinzahera, militant de la Lucha, joint par RFI. On a tué à moins de 200 mètres d’une base militaire de la Monusco. » Pour lui, la mission de l'ONU aurait dû « réagir » pour éviter que des civils soient tués.

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« La Monusco a presque tous les moyens. La Monusco a une brigade d’intervention de Sud-Africains, ils ont des chars de combat, ils ont des hélicoptères, ils ont tout le matériel », ajoute le militant de la Lucha qui se demande alors« pourquoi ils restent silencieux. S'ils sont complices, qu’ils le disent, parce qu’ils ne veulent pas agir. Qu’ils quittent notre pays, c’est ça ce qu’on peut demander. »

La Monusco conteste

Mais ces faits, la Monusco les conteste : son porte-parole, Charles Bambara, assure qu'il y a bien eu une intervention de la mission de l'ONU à Eringeti. « Le camp opérationnel de la Monusco dans la région d’Eringeti se situait à environ 800 mètres, 1 kilomètre, de la zone où les ADF [rebelles ougandais, ndlr] ont attaqué, ont fait le massacre », précise-t-il.

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« Dès que nous avons eu vent de cette attaque, nous avons dépêché sur les lieux une unité qui a mis en chasse, en déroute en tout cas, les ADF qui opéraient dans la zone, se défend le porte-parole de la Monusco. Nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir et les opérations conjointes qui viennent d’être lancées il y a quelque moment vont nous permettre de mettre à genoux, de mettre hors d’état de nuire ces forces terroristes que sont les ADF. »

Les attaques survenues dans cette région de l'est de la RDC ont tué au moins 500 civils selon l'ONU, depuis octobre 2014.

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