Principale certitude : les rebelles Forces démocratiques alliées (ADF) faisaient bien partie des assaillants qui ont attaqué Eringeti. Si pour d'autres attaques, certains observateurs ou experts avaient émis des doutes, estimant que la technique des ADF était parfois imitée pour cacher des règlements de compte politiques, économiques ou fonciers, cette fois, pas de doute. Selon plusieurs sources, parmi les douze rebelles tués, un commandant des ADF a été « positivement » identifié.
Ce qui suscite plus d'interrogation, c'est la manière dont l'attaque s'est déroulée. Quatre attaques simultanées à partir de 15h contre une position de l'armée, de la police, de la Monusco et contre l'hôpital d'Eringeti. Attaques qui, malgré la résistance, se sont poursuivies jusque tard dans la nuit. Les assaillants ont notamment investi la position des forces armées de RDC (FARDC) pour attaquer celle de la Monusco où militaires congolais et casques bleus s'étaient repliés pour tenter de faire face.
Ils ont utilisé les armes abandonnées sur place pour pilonner le camp onusien. Des compétences militaires inhabituelles pour les ADF, de l'avis de plusieurs observateurs congolais comme étrangers, mieux équipés, mieux armés, mieux formés. « Comment expliquer ça, alors que l'an dernier, ils ont été défaits, leur sanctuaire détruit et leur chef arrêté », s'interroge un officiel congolais. Deux questions lancinantes : les ADF ont-ils agi seuls ? Et surtout, d'où proviennent les armes qu'ils ont utilisées ?