Alex Ruta - c'est son nom - pourrait ne pas être très bien accueilli au Rwanda. Cet ancien agent de renseignements a en effet trahi, a expliqué la chambre d'appel de la Cour suprême sud-africaine.
Arrivé en 2014, quelques mois après l'assassinat de Patrick Karegeya, après un périple à travers la Tanzanie, le Mozambique, le Zimbabwe et l'Afrique du Sud, Alex Ruta pensait simplement devoir surveiller l'opposition rwandaise, et notamment le RNC de Patrick Karegeya et Kayumba Nyamwasa. Jusqu'au jour où un autre agent lui explique qu'ils vont devoir se procurer un revolver pour accomplir leur véritable mission : tuer l'un de ses opposants.
Toujours selon la cour sud-africaine, Alex Ruta a alors paniqué et décidé de tout raconter aux hawks, l'unité d'élite de la police qui a enquêté sur ces différents dossiers. Lui-même est alors menacé. Quelques jours après sa trahison, la façade de son domicile est criblée de balles.
L'ancien agent est alors obligé de vivre dans une « safe house » et d'entrer dans le programme de protection des témoins. Un témoin que l'on imagine couver en cette période de très vives tensions entre le Rwanda et l'Afrique du Sud. Pretoria était allé jusqu'à expulser quatre diplomates rwandais accusés de liens directs avec l'assassinat de Patrick Karegeya.
Mais en mai 2016, Alex Ruta est soudain accusé d'être en situation irrégulière pour ne pas avoir déposé sa demande d'asile à temps.