Vêtu d’une chemise bleu clair, le leadeur charismatique Nasser Zefzafi est apparu tout sourire, comme à son habitude, brandissant trois doigts en l’air, signe de ralliement des militants du Hirak.
Habituellement houleuse, l’audience s'est ouverte dans le calme. Depuis le mois de juillet dernier, le procès des leaders du Hirak s’enlise et le juge en charge de l’affaire a montré ces derniers jours qu’il souhaitait entrer dans l’examen du fond du dossier contre l’avis des avocats de la défense.
Plus d’une dizaine étaient présents ce mardi face aux trois avocats représentant les forces de l’ordre. Écoute téléphonique non réglementaire, vide juridique des contenus issus des réseaux sociaux, autant d’éléments que la défense a cherchés pendant près d’un mois à faire invalider par la justice. Dehors, une poignée de militants exigeaient la libération immédiate des détenus.
Pour Redouane, l’acharnement de la défense ne suffira pas à rendre ce procès équitable. « Je ne fais pas confiance à la justice marocaine, parce qu’il n’y a pas de justice au Maroc. Pour nous, c’est juste du théâtre. L’Etat marocain a mis des gens en prison pour rien. »
Nasser Zefzafi ainsi que les principaux leaders de la contestation du Rif encourent la prison à vie pour atteinte à la sûreté de l’Etat.