Dans cette salle d'audience de cour d'assises pavoisée aux couleurs de la Côte d'Ivoire, mais où l'électricité fait cruellement défaut, l'auditoire patiente sur des chaises de jardin en plastique et des bancs défoncés par trop d'audiences répétées.
Tandis que la procureure adjointe s'échine à parler dans un micro qui n'est de toute façon pas branché, on s'aperçoit très vite que le débat contradictoire entre accusation et défense va s'embourber une fois de plus dans un vice de procédure. En l'occurrence, il s'agit d'un rapport de synthèse de la Direction de la surveillance du territoire (DST) produit par l'accusation, mais dont ne dispose pas la défense. Celle-ci enfonce le clou en arguant qu'une synthèse n'est pas un procès-verbal d'audition, qui lui non plus ne figure pas au dossier.
Suspension de séance de la part du président du tribunal, que l'on sent soucieux de vouloir garder à ce procès une certaine tenue.
Mais en début d'après-midi, les avocats de l'ex-ministre de Laurent Gbagbo, Hubert Oulaye, comprenant que la cour souhaite poursuivre le procès, annoncent qu'ils se retirent. Impossible de mener un procès en assises sans avocat pour l'accusé.
L'audience est reportée à jeudi avec peut-être des avocats commis d'office.